Se rendre à l’enregistrement de l’émission de Canal + « L’Album de la Semaine » est toujours gage d’un excellent moment musical : voir le showcase d’un artiste reconnu ou découvrir un groupe en devenir dans l’intimité d’un plateau de télévision, l’égal d’un concert de 30 mn dans une salle de 80 places. Court mais intense. Le lundi où j’y assiste, il s’agit d’un groupe en devenir : THE ORWELLS. Amateur de rock alternatif, et notamment de Garage Punk restez ! Les autres aussi car à coup sûr, ces petits vont vous faire aimer les riffs de guitare électriques saignants, les solos de batterie sauvage, et les voix écorchées.
The Orwells groupe originaire de l’Illinois, plus précisément de Westrub, une banlieue de Chicago, est fondé en 2009 au lycée par deux cousins, Mario Cuomo (chant) et Dominic Corso (guitare), les frères jumeaux Grant et Henry Brinner (basse & batterie), auxquels se greffe leur ami d’enfance Matt O’Keffe (guitare). Leur ascension va être très rapide, puisque deux ans plus tard ils sont découverts par un célèbre bloggeur musical aux USA qui les fait signer sur le label Indie Automn Tone Records. Ensuite tout s’enchaîne :
- 2012 premier single “Mallrats”, et premier album Remember When dans la foulée ;
- 2013 première scène au festival Lollapolaza, et neuf dates en tant que première partie sur la tournée des Artic Monkeys, excusez du peu ;
- 2014 second album Disgraceland et plusieurs passages médias au sein d’émissions populaires et prestigieuses (David Letterman Show, NPR)
Et les voilà chez nous, en France dans les Studios de La Plaine Saint Denis pour l’enregistrement de l’émission qui sera diffusée le 29 novembre devant un public dont plus de la moitié ne les connaissent pas. Des gens venus pour la plupart voir les Guignols de l’Info en direct, et qui ne savent pas qu’ils vont profiter d’un mini concert. Et c’est là que les petits jeunes de l’Illinois font fort, car ils ont retourné le studio. Le public a suivi, même des personnes qui ont affirmé que cela n’était pas leur style de musique, hochaient la tête et tapaient des mains en cadence.
C’est qu’on ressent direct la complicité entre ces musiciens, le plaisir de jouer, ils vivent leur musique, ils y croient, et, aucun ne se tire la couverture à soi. Ça envoie pendant une demi heure non stop ! Ça déménage à souhait, onn’ a pas envie que cela s’arrête ! C’est hyper intense, les riffs sont accrocheurs, et, Mario Cuomo nous fait un peu penser au regretter Kurt Corbain par son attitude et certaines vibrations de voix.
Mais (eh oui il y a toujours un mais) ne traduisez pas les paroles, vous seriez déçus par leur platitudes. Leur sujet favori : les beuveries entre potes. Leurs prédécesseurs en la matière, des Stooges à King Of Leons, en passant par The Hives ou The Libertines, nous avait habitués à plus de subtilités au niveau de l’écriture des textes. Quant à la scène, la communication avec le public ne serait pas de refus ; pas un mot, même pas un classique « Hello Paris, I love you », ils ont enchaîné leurs titres au rythme effréné de leurs musiques et se sont éclipsés. Notons que Cuomo malgré l’intensité avec laquelle il vit ses compos, est atteint du Syndrome Victoria Beckham. Oui j’ai honte de parler d’elle dans un webzine culturel, mais c’est la seule image qui m’est venue pour vous illustrer à quel point le jeune chanteur a l’art de faire la gueule.
Faut il rappeler qu’ils n’ont que 21 ans, personnellement j’attends de voir leur progression dans les années à venir, car si ils ont encore beaucoup à apprendre, au vu des solides bases de leurs deux premiers albums, le troisième opus ne peut que nous surprendre . Je le répète The Orwells, c’est le groupe punk en devenir.
Et plus si affinités
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